« somewhere over the rainbow •• MILLIE A. Terminée

« C’était une matinée ensoleillée et chaude, que vit le jour pour la première fois. Si je me rappelle bien, c’était un trente et un mai. Ma mère était seule, toujours seule. Je compris plus tard que mon père était mort dans un accident de voiture, juste avant ma naissance. Je ne le connu jamais, et pour tout dire, une présence paternelle me manquait, je le ressentais. Je fusse donc éduquée que par ma mère, une femme courageuse qui avait envie de me rendre la plus heureuse possible ; certainement pour combler ce manque d’affection. Nous n’avions pas énormément d’argent, mais nous étions heureuse tout de même. Ma mère travaillait dans une épicerie, celle de son défunt père qu’elle reprit, certainement obligée, pour avoir une entrée d’argent. Dès que j’eus dix ans, j’eus l’âge d’apprendre à faire à manger, et toutes sortes de petites corvées, de quoi la soulager d’un poids en moins, et puis, cela m’amusait à vrai dire. Mes notes étaient excellentes en cours, et j’en étais fière. Mon rêve était d’entrer dans un grand restaurant pour devenir par la suite, chef cuisinière. Mais les études, c’est cher, je compris bien vite que ma mère faisait tout pour mettre de l’argent de côté, mais qu’il n’y en aurait jamais assez. Pas grave, pour l’instant, ce qui comptais, c’était ma famille, notre petite famille.

Malheureusement, ce petit plaisir disparu également, un an après mes dix sept ans. Ma mère décéda suite à un cancer, avec lequel elle se battait depuis déjà deux ans. Bien évidemment, je n’étais au courant de rien, jusqu’à l’arrivée d’une tante que je ne connaissais même pas. C’est elle qui m’expliqua toutes ces choses dures à entendre, et me prit vite sous son aile. En gros, elle m’adopta. J’étais triste, inconsolable, mais je ne faisais comme si de rien n’était. Après tout, elle aussi faisait tout ce qu’elle pouvait pour moi, et au moins, j’aurais les études dont je rêvais car ce n’était pas l’argent qui manquait dans cette nouvelle famille.
J’ignorais encore ce qui m’attendait…

Le trou noir. Une forêt. Tout ce dont je me rappelle, c’est de ce jour à présent. Je coulais des jours normaux, presque contente d’être ici. J’avais fais des rencontres, j’avais de nouveaux amis, dont une qui dépassait toutes les autres ; ma meilleure amie. On passait tout notre temps en compagnie de l’autre, à l’école, comme ailleurs. Cette soirée là, nous avions décidé d’aller nous promener dans le bois en face de chez moi, un bois plutôt sombre et effrayant, de quoi nous mettre une petite dose d’adrénaline. J’avais dix neuf ans, c’était un mois de mai, le trente et un plus exactement ; la date de mon anniversaire -une chose dont je me rappelle encore aujourd'hui-. On s’amusait à jouer à cache-cache entre les arbres épais. On rigolait comme des petites folles. Elle s’était très bien cachée, je ne la retrouvais plus. Après un petit moment, je commençais réellement à me lasser de ce jeu, et je l’appelais. Tout ce que j’entendis, ce sont des cris, effrayants, et certainement pas humains. Je fus prise de panique, mais par peur qu’il y soit arrivé quelque chose, je couru en direction du bruit. Et là, je trouvai ma meilleure amie, ensanglantés entre ses bras. Les bras d’une chose ressemblant à une gens comme vous et moi, mais à la fois si étrange et effrayante, que je fusse immobile, sans pouvoir bouger. Celui-ci s’approcha de moi, et ce fût à partir d’ici, que je ne compris plus rien.

Je me réveillai, un jour plus tard, complètement désorientée. Toute ma vie défilait dans ma tête sans que je sache que c’était la mienne. Des douleurs dans tout le corps voyageaient, me laissant totalement meurtrie et immobile. Et il était là, à côté de moi, me regardant avec un sourire dessiné sur ses lèvres rouge sang. Son visage était pâle comme la mort, ses expression sans grandes vivacités, ses yeux noirs… C’est ce jour même, que je compris qui j’allais devenir, à mon tour. Je ne serais plus jamais la jeune fille innocente que j’étais au par avant. Ma peau était froide, mes yeux cernés, et j’étais à mon tour pâle comme si j’étais tombée dans l’autre monde. J’avais tout oublié, jusqu’à ma vie d’humaine…Quelques bribes me restèrent heureusement, ce qui me permit de tenir le choc et de rêver. Mon meurtrier devint alors mon mentor. Il m’apprît quelques choses à savoir sur l’espèce que je venais d’atteindre. Il fit un bout de voyage en ma compagnie, m’expliquant que la solitude éternelle était épuisante. Mais pourquoi m’avoir choisi moi ? Je me le demande encore...
Peu après ceci, je rencontrai Luca, une personne comme moi qui m’en appris plus et me proposa de venir dans son clan. Après hésitations, j’acceptai, puis je découvris qu’il existait d’autre clan que le sien, peut-être mieux. Mais j’étais là à présent, et peut-être qu’au lieu de le fuir, je pourrais l’améliorer. Il était clair que le groupe que j’avais rejoint manquait de solidarité, et de complicité par rapport aux autres. Avec le temps, je m’y habituai gentiment, priant toujours pour que tout progresse pour que l’on vive tous mieux. Après tout, on avait l’éternité devant nous.. Et puis, je ne m’étais attachée à Luca, vraiment…»